Au cours des quatre dernières décennies, un constat alarmant émerge : les haies bocagères ont vu leur présence diminuer de manière drastique le long des routes et des chemins, avec une disparition estimée à 70 %. Cette disparition n’est pas seulement celle de la structure végétale, mais également de tout l’écosystème qui en dépendait. La tendance dominante a été l’arrachage total des haies existantes, une décision souvent motivée par le manque de ressources et de temps pour les entretenir, tant du côté des municipalités que des agriculteurs.
Cette perte est d’autant plus préoccupante que les haies bocagères représentent l’ADN même du paysage rural français, un élément essentiel de son patrimoine. Malheureusement, cette disparition s’est opérée sans que l’on mesure pleinement les conséquences néfastes qui en découleraient, et dont nous faisons désormais tous l’expérience.
Face à ce constat, il est pertinent de se tourner vers nos voisins britanniques, qui ont su préserver avec succès environ 450 000 kilomètres de haies bocagères, soit l’équivalent de dix fois la circonférence de la Terre. Ce modèle exemplaire démontre qu’il est possible de concilier développement agricole et préservation de l’environnement, en maintenant ces structures végétales emblématiques.
Ainsi, il est urgent d’adopter des mesures visant à protéger et à restaurer les haies bocagères en France. Cela implique un investissement en termes de sensibilisation, de formation et de soutien financier pour encourager les agriculteurs et les collectivités locales à préserver ces éléments fondamentaux du paysage. En agissant dès à présent, nous pouvons espérer inverser la tendance et redonner à nos campagnes françaises leur richesse écologique et leur charme traditionnel.
Les bienfaits des haies sont bien connus, entre autres :
- Apporter « gîte et couvert » à la biodiversité
- Jouer un effet brise-vent, et de protéger les cultures (se ressentant sur une distance de 15 à 20 fois la hauteur des arbres utilisés)
- Favoriser le drainage et d’atténuer le ruissellement
- Eviter l’érosion et de maintenir les sols en place
- Limiter les crues
- Absorber partiellement des nitrates et de fonctionner comme un filtre épurateur
Les haies bocagères l’Office Français de la Biodiversité